Dans mon cabinet de psychothérapie, je rencontre régulièrement des personnes qui me demandent : « Pourquoi je fais des crises d’angoisse ? » ou « D’où viennent mes attaques de panique ? ». Bien que les symptômes soient souvent faciles à identifier – palpitations, tremblements, sensation d’étouffement, peur incontrôlable – les causes sous-jacentes des crises d’angoisse sont souvent plus subtiles et profondément ancrées dans l’histoire émotionnelle et psychologique de la personne.
Les crises d’angoisse ne surgissent pas de nulle part. Elles sont généralement le résultat de mécanismes internes complexes qui se déclenchent en réponse à des expériences passées, des émotions refoulées ou un stress prolongé. Dans cet article, je vais explorer certaines de ces causes cachées, afin d’aider les personnes concernées à mieux comprendre pourquoi elles souffrent de crises d’angoisse et attaques de panique, et les sensibiliser à l’importance de consulter un professionnel pour les surmonter.
Les traumatismes passés : un déclencheur souvent sous-estimé
Beaucoup de mes patients qui souffrent de crises d’angoisse ont vécu des traumatismes dans leur passé, qu’ils soient récents ou anciens. Ces expériences traumatiques peuvent avoir été ignorées, minimisées ou refoulées, mais elles laissent une empreinte profonde dans l’inconscient.
Un traumatisme peut prendre plusieurs formes : un accident, une agression, une perte significative (d’un être cher, d’un emploi, etc.), ou encore des événements plus subtils mais tout aussi déstabilisants, comme un environnement familial instable ou des conflits non résolus. Même si le traumatisme ne semble plus d’actualité, il peut réapparaître sous forme de crises d’angoisse. Celles-ci sont souvent des réponses à des souvenirs émotionnels refoulés qui n’ont pas été complètement digérés par l’esprit.
Par exemple, une personne ayant subi une agression dans son enfance pourrait ressentir une angoisse intense et inexpliquée lorsqu’elle se retrouve dans une situation qui lui rappelle inconsciemment cet événement, même des années après. Le lien avec le traumatisme originel n’est pas toujours évident, mais c’est souvent là que se trouvent les racines des crises.
Stress chronique et épuisement émotionnel : un terreau fertile pour l’angoisse
Le stress chronique est une autre cause majeure des crises d’angoisse. Lorsqu’une personne est confrontée à un stress intense et prolongé (qu’il soit lié au travail, à la vie familiale ou à des pressions financières), son corps et son esprit entrent en mode « survie ». Ce mode survie, caractérisé par une libération continue d’adrénaline et de cortisol, finit par épuiser les ressources physiques et mentales.
À mesure que le corps s’habitue à être constamment en alerte, l’anxiété devient une réaction automatique. Les crises d’angoisse sont alors une forme de « soupape » où toute la tension accumulée est relâchée d’un coup.
Par exemple, une mère jonglant entre un emploi à temps plein, l’éducation de ses enfants et la gestion de la maison, tout en traversant des difficultés financières, peut finir par avoir une crise d’angoisse en pleine journée, sans raison apparente. Ce qui semble un « malaise soudain » est en réalité l’expression de mois, voire d’années, de stress non traité.
Émotions refoulées et non exprimées : des bombes à retardement
Une autre cause fréquente des crises d’angoisse est la présence d’émotions refoulées. Certaines personnes ont appris à réprimer leurs émotions, soit parce qu’elles ont grandi dans un environnement où il n’était pas permis de les exprimer (tristesse, colère, peur, etc.), soit parce qu’elles ont développé une peur de décevoir ou d’être jugées.
Au fil du temps, ces émotions réprimées ne disparaissent pas ; elles se logent dans l’inconscient et finissent par s’exprimer autrement. Une crise d’angoisse peut être le signe que ces émotions cherchent à émerger, souvent de manière incontrôlable. Les personnes qui vivent des crises d’angoisse se disent souvent « submergées », ce qui traduit bien ce phénomène de « débordement » émotionnel.
Il est courant de voir dans mes consultations des individus qui, par peur de créer des conflits ou de montrer de la vulnérabilité, ont gardé leurs émotions pour eux pendant des années. Ces émotions, une fois accumulées, peuvent entraîner des crises d’angoisse soudaines et intenses, qui semblent venir de nulle part.
Peurs irrationnelles et phobies : des déclencheurs plus évidents
Certaines crises d’angoisse sont directement liées à des phobies ou à des peurs spécifiques. Ces peurs peuvent sembler irrationnelles de l’extérieur, mais pour la personne qui en souffre, elles sont très réelles et provoquent une angoisse paralysante.
Les phobies comme l’agoraphobie (peur des espaces ouverts), la claustrophobie (peur des espaces clos) ou encore la phobie sociale (peur du jugement des autres) sont des déclencheurs fréquents des crises d’angoisse. Dans ces cas, la crise survient généralement lorsqu’une personne est confrontée à une situation qu’elle associe à sa phobie. Par exemple, une personne claustrophobe pourrait avoir une attaque de panique en entrant dans un ascenseur.
Il est important de noter que ces phobies ne sont pas seulement des peurs irrationnelles, elles sont souvent le reflet de conflits émotionnels plus profonds.
Facteurs biologiques et génétiques : une prédisposition à l’angoisse
Certaines personnes sont biologiquement prédisposées à l’anxiété en raison de leur constitution génétique. Il existe des études montrant que des déséquilibres dans certains neurotransmetteurs, comme la sérotonine ou la dopamine, peuvent rendre une personne plus sujette à l’anxiété et aux crises d’angoisse. Ces déséquilibres peuvent être hérités ou provoqués par des événements de la vie, mais ils jouent souvent un rôle dans l’apparition des symptômes.
De plus, certaines personnes peuvent avoir un **système nerveux plus réactif**, les rendant plus sensibles au stress et plus susceptibles de déclencher des crises d’angoisse même en réponse à des stimuli mineurs. Cela ne signifie pas qu’il n’est pas possible de les gérer, mais cela implique souvent de combiner des approches biologiques (comme la gestion de l’alimentation ou des suppléments) avec des thérapies émotionnelles et cognitives.
Quand consulter un psy pour des crises d’angoisse ?
Si vous vous reconnaissez dans ces causes sous-jacentes, il est important de comprendre que les crises d’angoisse ne sont pas seulement des réponses immédiates à des situations stressantes, mais des signaux d’alerte envoyés par votre corps et votre esprit. Elles indiquent souvent un besoin de creuser plus profondément pour comprendre et résoudre les causes émotionnelles et psychologiques qui les alimentent.
En tant que psychopraticien, mon rôle est d’aider mes patients à identifier et à traiter ces causes cachées. Cela peut passer par un travail sur les émotions refoulées, la gestion du stress chronique, ou encore la guérison de traumatismes passés. La thérapie permet non seulement de diminuer la fréquence des crises, mais aussi d’apprendre à mieux gérer les symptômes lorsqu’ils apparaissent.
Les causes des crises d’angoisse sont souvent plus complexes qu’elles n’y paraissent à première vue. Elles peuvent résulter de traumatismes non résolus, de stress chronique, d’émotions refoulées, ou encore de facteurs biologiques et génétiques. Comprendre ces facteurs sous-jacents est une étape essentielle pour réduire la fréquence et l’intensité des crises et retrouver un mieux-être émotionnel.
Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, je suis à votre écoute pour explorer plus en profondeur les causes de vos crises d’angoisse et apprendre des techniques de gestion adaptées à votre situation.
À propos de l’auteur
Frédéric Makhlouf, praticien en psychothérapie, dédié à guider ceux qui souhaitent entamer un parcours de résilience. Mon approche bienveillante encourage chacun à explorer ses difficultés pour retrouver équilibre et vitalité. Prêt à franchir le premier pas? Je vous propose un appel d’écoute pour vous accompagner dans cette démarche.