L’hypnose : une des solutions contre l’insomnie
L’insomnie… Qui n’a pas connu ces nuits où l’on tourne et retourne dans son lit, l’esprit accablé de pensées qui ne cessent de se bousculer ? Ces moments où l’on attend désespérément que le sommeil vienne nous cueillir, mais où chaque minute qui passe semble nous éloigner un peu plus de cette douce perspective de repos. Ces nuits-là, vous les connaissez peut-être bien. Vous qui lisez ces lignes, vous avez sans doute cherché mille solutions pour calmer cette agitation intérieure et enfin dormir paisiblement.
Alors que faire ? Faut-il se résigner ? Non, il existe des approches qui peuvent aider, et l’hypnose en fait partie. Cependant, il est essentiel de distinguer les types d’insomnies et de comprendre que l’hypnose n’est pas une solution miracle dans tous les cas.
Insomnie et anxiété : un duo infernal
Dans ma pratique, je rencontre souvent des personnes pour qui le sommeil devient compliqué à cause de périodes de stress ou d’anxiété. Ce sont des insomnies situées dans un contexte de préoccupations temporaires : un changement de vie, un problème personnel, un projet professionnel qui tourne en boucle dans la tête. Ce type d’insomnie est lié à un esprit qui ne parvient pas à se calmer, comme un moteur qui continue de tourner, même après avoir coupé le contact.
Prenons l’exemple d’une de mes patientes, Sylvie (pseudonyme à sa demande pour respecter son anonymat), 42 ans, mère de famille et cadre dans une grande entreprise. Depuis plusieurs semaines, elle se réveillait toutes les nuits aux alentours de 3 heures du matin, incapable de se rendormir. Chaque fois, son esprit partait dans tous les sens, revisitant ses journées de travail, imaginant toutes les choses qu’elle n’avait pas eu le temps de faire, anticipant les réunions du lendemain… Résultat : une fatigue croissante et un moral en berne.
Pour Sylvie, nous avons travaillé ensemble en hypnose sur ce besoin de contrôle qui l’empêchait de lâcher prise. À travers des séances douces et progressives, nous avons exploré ces pensées intrusives qui la maintenaient éveillée, tout en instaurant un rituel de relaxation hypnotique. En quelques séances, Sylvie a retrouvé un sommeil plus stable, et surtout, elle a pu aborder ses nuits avec moins d’angoisse. Puis nous avons pu reprendre une psychothérapie approfondie. Mais attention, ces résultats peuvent varier d’une personne à l’autre.
L’hypnose : une solution, mais pas une baguette magique
Il est important de le dire : l’hypnose est une technique qui fonctionne bien quand l’insomnie est ponctuelle, liée à un excès de tension nerveuse, ou à des pensées qui parasitent le sommeil. Dans ces cas-là, les séances permettent d’apprendre à « éteindre » l’agitation mentale, de retrouver un état de détente profonde, et parfois même de mieux comprendre ce qui nous empêche de dormir.
Cependant, lorsque l’insomnie est devenue chronique, installée depuis des années, avec des nuits blanches régulières, des réveils multiples chaque nuit, ou qu’elle est associée à une dépression ou un autre trouble lourd, la situation est plus complexe. Dans ce cas, je recommande toujours d’en parler d’abord avec un médecin spécialisé, car ce type d’insomnie nécessite une prise en charge adaptée et globale, qui peut inclure des traitements spécifiques.
Comment l’hypnose peut-elle vous aider ?
Lorsque l’insomnie est liée à l’anxiété, à une difficulté à couper avec le quotidien, ou à une peur du sommeil lui-même, l’hypnose peut jouer un rôle apaisant. Pourquoi ? Parce qu’elle permet de faire ce que nous n’arrivons pas à faire consciemment : débrancher notre cerveau et apaiser notre corps.
Pendant une séance, nous allons ensemble plonger dans un état de relaxation profonde. Ce n’est pas de la magie : c’est comme si vous retrouviez ce moment avant de vous endormir, quand vous commencez à sentir vos muscles se détendre, que votre respiration devient plus lente… Vous savez, cette sensation de flottement, entre veille et sommeil, ce moment où le monde extérieur s’efface. Dans cet état, le corps se met en pause, et l’esprit est plus réceptif aux suggestions qui favorisent le lâcher-prise.
C’est ce que j’ai fait avec Dimitri (pseudonyme avec son accord par souci de confidentialité), 36 ans, chef de projet. Son insomnie avait commencé lors d’une période particulièrement tendue au travail, mais au bout de quelques semaines, elle s’était installée comme un rituel de fin de journée : il redoutait d’aller se coucher, déjà convaincu qu’il ne dormirait pas. Ensemble, nous avons utilisé l’hypnose pour déconstruire cette peur, pour qu’il retrouve cette confiance en son sommeil. Et progressivement, nuit après nuit, il a pu rompre ce cercle vicieux.
Aller plus loin : intégrer l’hypnose à une psychothérapie globale
Dans ma pratique, l’hypnose ne se limite pas à intervenir sur un symptôme tel que l’insomnie. J’intègre systématiquement cette approche dans une thérapie globale par la parole, inspirée de l’approche psychanalytique. Pourquoi ? Parce qu’apaiser un symptôme, c’est bien, mais cela ne suffit pas pour régler le problème de manière durable. Les troubles anxieux sont des symptômes, les conséquences, et non pas les causes du problème.
Si une personne souffre d’insomnies parce qu’elle est envahie d’anxiété, il est important de comprendre pourquoi cette anxiété est là et ce qu’elle dit d’elle, de son histoire ou de sa situation actuelle. L’hypnose permet d’apporter un soulagement rapide, c’est vrai. Mais c’est souvent en poursuivant le travail avec une psychothérapie par la parole que nous pouvons véritablement traiter les causes sous-jacentes, explorer les mécanismes de l’esprit et aider la personne à se libérer de ce qui la maintient éveillée la nuit.
L’objectif est de ne pas seulement atténuer le symptôme, mais d’accompagner le patient à retrouver une sérénité plus profonde, qui s’inscrira dans le temps. En ce sens, l’hypnose est un pont vers un travail plus vaste sur soi, sur les émotions et sur ce qui empêche de trouver le repos.
Quand et comment l’hypnose est-elle la plus efficace ?
Le plus souvent, l’hypnose est bénéfique pour :
– Des insomnies liées au stress ou à l’anxiété.
– Des réveils nocturnes ponctuels qui empêchent de se rendormir.
– Un besoin de « rééduquer » son cerveau à se détendre avant de se coucher.
– Une appréhension du sommeil, où la peur de ne pas dormir crée l’insomnie.
Mais, et j’insiste là-dessus, si vous vivez une insomnie sévère, avec des troubles du sommeil constants depuis plusieurs années, ou si vous ressentez des effets graves sur votre santé, parlez-en d’abord à un médecin. L’hypnose peut accompagner, mais elle ne remplacera jamais un suivi médical adapté.
En conclusion, l’hypnose est un outil puissant, mais elle est une partie d’un ensemble plus large. Dans ma pratique, je l’intègre souvent à une psychothérapie par la parole, pour que l’apaisement obtenu pendant les séances s’inscrive durablement dans votre vie.
À propos de l’auteur
Frédéric Makhlouf, praticien en psychothérapie, dédié à guider ceux qui souhaitent entamer un parcours de résilience. Mon approche bienveillante encourage chacun à explorer ses difficultés pour retrouver équilibre et vitalité. Prêt à franchir le premier pas? Je vous propose un appel d’écoute pour vous accompagner dans cette démarche.