Êtes-vous concerné.e par la dépendance affective ?
La dépendance affective se caractérise par une fixation excessive sur une relation affective. Elle se manifeste généralement dans le cadre d’une relation amoureuse dans un couple, dans une relation parent/enfant ou en amitié.
Pour vous aider à comprendre si vous êtes concerné.e par la dépendance affective, j’aimerais vous raconter l’histoire de Camille, 27 ans, qui est venue consulter à mon cabinet de psychothérapie.
Dès son enfance, Camille*  a manqué de l’attention et de l’affection de ses parents, souvent occupés par leur travail et leurs propres problèmes relationnels. Ils ont divorcé quand elle avait 12 ans. Son père s’est fait de moins en moins présent dans sa vie. En grandissant, Camille a cherché désespérément à combler ce vide affectif à travers ses relations amoureuses.
À 20 ans, Camille a rencontré Alex, une personne charmante et séduisante. Leur relation a commencé de manière passionnée, mais rapidement, Alex est devenu possessif et manipulateur. Alex critiquait souvent Camille. Il ne cessait de la rabaisser mettant à mal son estime de soi. Malgré cela, Camille restait, convaincue qu’elle ne méritait pas mieux et craignant la solitude. Après deux ans de relation tumultueuse, Camille a finalement trouvé le courage de quitter Alex. Cependant, sans une véritable compréhension de ses schémas émotionnels, elle est rapidement tombée dans une nouvelle relation avec Jordan, qui présentait des traits similaires à Alex. Jordan était également contrôlant, jaloux et émotionnellement distant. Camille s’efforçait constamment de plaire à Jordan, ignorant ses propres besoins et désirs.
À 28 ans, Camille a commencé à ressentir les effets épuisants de ces relations toxiques dont l’anxiété et le stress. Elle a perdu l’espoir d’être aimée pour ce qu’elle est. Un jour, lors d’une conversation avec une amie de longue date, Camille a entendu parler de la dépendance affective. Elle s’est sentie concernée. Encouragée par son amie, Camille a décidé de venir me consulter.
Avant de poursuivre l’histoire de la thérapie de Camille, je vous propose trois dimensions que je retrouve généralement chez une personne souffrant de dépendance affective qui arrive dans mon cabinet de psychothérapie : la dimension cognitive (les pensées), la dimension émotionnelle et la dimension comportementale.
Quand je reçois des personnes souffrant de dépendance affective, je retrouve souvent ce genre de pensées qui les envahit.

Elles sont généralement exprimées par des phrases comme :

– « Je ne peux pas vivre sans cette personne. »
– « Je ne suis rien sans l’amour de l’autre. »
– « Je dois tout faire pour rendre l’autre heureux. »
– « Si cette personne me quitte, je ne trouverai jamais quelqu’un d’autre. »

Ces pensées génèrent des peurs et un panel d’émotions dont :

l’Anxiété et l’angoisse en cas de séparation quelques jours, et parfois quelques heures, ou en cas de conflit.
– un sentiment de vide ou de perte de sens sans l’autre personne.
– la culpabilité et la honte si l’autre personne est mécontente.
La personne souffrant de dépendance affective est également victime d’une humeur fluctuante en fonction de l’attention reçue de l’autre. Sa vie dépend de l’autre. Elle ne conçoit pas sa pleine autonomie et sa capacité à être heureux.se seul.e.

Cette dernière déploie un ensemble de comportements dont :

– la recherche constante d’approbation et de validation de la part de l’autre.
– le sacrifice de ses propres besoins pour plaire à l’autre.
– les tentatives de contrôle ou de manipulation pour maintenir la relation.
– l’évitement des conflits par peur de perdre l’autre (et parfois accepter l’inacceptable).
– l’investissement excessif dans la relation au détriment des autres aspects de sa vie (famille, amis, travail).
La dépendance affective a donc des conséquences négatives sur la santé mentale, entraînant parfois des troubles anxieux, dépressifs ou des troubles de la personnalité. Les personnes souffrant de dépendance affective courent plusieurs risques sur divers aspects de leur vie.

Voici une liste des principaux risques :

Risques émotionnels et psychologiques

Anxiété chronique : La peur constante de l’abandon et le besoin de validation peuvent conduire à une anxiété persistante.
– Dépression : Les sentiments de vide et de désespoir en cas de séparation ou de conflit peuvent évoluer vers une dépression.
– Baisse de l’estime de soi : La dépendance à l’approbation de l’autre peut empêcher le développement d’une estime de soi saine et autonome.
Troubles de la personnalité : La dépendance affective peut exacerber ou contribuer à des troubles comme le trouble de la personnalité borderline.

Risques relationnels

Relations toxiques ou abusives : La peur de la solitude peut pousser à rester dans des relations malsaines ou abusives.
– Isolement social : L’obsession pour une seule personne peut entraîner un isolement des autres relations sociales, comme les amis et la famille.
– Déséquilibre dans les relations : Les relations peuvent devenir unilatérales, avec un partenaire donnant beaucoup plus que l’autre, menant à un ressentiment et à un épuisement émotionnel.

Risques comportementaux

Addictions : La dépendance affective peut parfois conduire à d’autres formes de dépendance, comme l’alcoolisme ou la toxicomanie, pour gérer la douleur émotionnelle.
– Comportements de contrôle : Le besoin de garder l’autre proche peut mener à des comportements possessifs ou manipulateurs, aggravant les tensions dans la relation.

Risques professionnels et financiers

– Impact sur la carrière : L’obsession pour la relation peut entraîner une négligence des responsabilités professionnelles, affectant la performance et les opportunités de carrière.
– Dépendance financière : Dans certains cas, une personne dépendante affective peut devenir financièrement dépendante de son partenaire, augmentant la difficulté de quitter une relation toxique.

Risques pour la santé physique

Stress et problèmes de santé associés : Le stress constant peut conduire à des problèmes de santé physique, tels que des troubles du sommeil, des maux de tête, des problèmes digestifs, et des maladies cardiovasculaires.

Risques pour le développement personnel

– Manque d’épanouissement personnel : La focalisation excessive sur une relation peut empêcher la personne de poursuivre ses passions, ses intérêts, et son développement personnel.
– Manque d’autonomie : La personne peut devenir incapable de prendre des décisions importantes sans l’approbation de l’autre, limitant sa croissance personnelle et son indépendance.

Comment sortir de la dépendance affective ?

Ces risques soulignent l’importance de reconnaître et de traiter la dépendance affective. Un soutien psychologique, comme la thérapie individuelle, peut aider à développer des relations plus équilibrées et à renforcer l’autonomie et l’estime de soi.

Voici quelques secrets de psy…

Accompagner une personne souffrant de dépendance affective nécessite une approche empathique et structurée, souvent impliquant diverses méthodes de psychothérapie. Voici quelques stratégies et approches thérapeutiques efficaces :
1. Écoute active et soutien : Soyez disponible pour écouter sans jugement, offrant un soutien émotionnel constant.
2. Encourager l’autonomie : Aidez la personne à prendre des décisions par elle-même et à se sentir capable de gérer des situations indépendamment.
3. Favoriser l’estime de soi : Complimentez sincèrement et encouragez les activités qui renforcent la confiance en soi.
4. Établir des limites saines  : Il est essentiel d’aider la personne à comprendre l’importance de fixer et de respecter des limites dans les relations.
5. Encourager la diversification des relations : Incitez la personne à élargir son cercle social et à investir du temps dans des relations autres que celle avec le partenaire

Avec Camille, j’ai axé particulièrement axé la stratégie thérapeutique sur les points suivants :

Reconnaissance des schémas : Camille a appris à identifier les comportements et les pensées qui la poussaient vers des relations toxiques.
Renforcement de l’estime de soi : Par des exercices pratiques et des discussions approfondies, elle a commencé à reconstruire une image positive d’elle-même.
Développement de l’autonomie émotionnelle : Camille a appris à se valoriser indépendamment de l’approbation de ses partenaires.
Établissement de limites saines : Elle a commencé à comprendre l’importance des limites dans les relations et à les appliquer.
Pleine conscience et gestion de l’anxiété : À travers des techniques de respiration profodonte, de méditation et d’auto-hypnose, elle a appris à gérer son anxiété et à rester ancrée dans le présent.
L’accompagnement d’une personne souffrant de dépendance affective nécessite une combinaison de soutien émotionnel, de développement de compétences et de thérapie appropriée. Un thérapeute qualifié peut aider à choisir les approches les plus adaptées en fonction des besoins spécifiques de la personne.
Si vous souhaitez en discuter, je vous invite à me contacter.
*Camille est un personnage fictif inspiré par mon expérience de l’accompagnement thérapeutique