Dans le brouhaha du monde digital post-moderne, l’anxiété semble être devenue une compagne omniprésente. Le silence intérieur devient un refuge précieux, souvent obscurci par les tourments nocturnes de la rumination.
C’est quand la nuit tombe que l’anxiété s’amplifie. Sa présence devient omniprésence. Et le cerveau se métamorphose en moteur en sur régime. Vos pensées fusent dans tous les sens et se transforment en ruminations. Votre esprit tourne en boucle sur les mêmes pensées ou inquiétudes, souvent de manière excessive et obsessionnelle. C’est comme si votre cerveau était coincé dans un cycle de pensées négatives, stressantes et anxiogènes, ce qui peut rendre difficile de se concentrer sur autre chose. Et vous savez que les ruminations vous font courir le risque d’une crise d’angoisse – à cause de votre anxiété qui arrive à son paroxysme.
C’est dans cette tourmente de pensées obsessionnelles et incessantes que j’ai rencontré trois personnes, chacune d’elles luttant avec son propre fardeau d’anxiété, d’angoisse et de ruminations, cherchant désespérément le sommeil réparateur et la tranquillité de l’esprit.
Premièrement, faisons la connaissance de Marc, un homme de 42 ans*, façonné par les pressions professionnelles et familiales. Chaque nuit, l’anxiété s’infiltre dans son esprit, tissant un réseau complexe de pensées obsédantes qui l’empêchent de trouver le sommeil. Ses nuits sont hantées par les « ruminations », qu’il me décrit comme des pensées récurrentes et intrusives qui alimentent son anxiété et sapent son bien-être émotionnel. Il se sent littéralement harcelé par cette part de lui.
De même, Emma*, 28 ans, est en proie à une anxiété dévorante, une angoisse insidieuse qui s’empare d’elle dès que le soleil se couche. Ses pensées s’embrouillent dans un maelström d’incertitudes et de craintes, l’empêchant de se détendre et de trouver le repos tant attendu. Pour elle, les « ruminations » nocturnes sont comme des chaînes qui entravent son esprit, l’empêchant de s’évader vers le sommeil réparateur dont elle a tant besoin.
Enfin, il y a Jeanne*, une femme de 55 ans, dont les nuits sont assombries par les regrets du passé et les appréhensions de l’avenir. Son esprit est en proie à l’angoisse et à l’inquiétude, ses pensées se tordant et se tournant dans une danse sans fin d’auto-flagellation et de préoccupations futiles. Les « ruminations » nocturnes la laissent épuisée et émotionnellement épuisée, sapant sa capacité à trouver la paix intérieure et le repos bien mérité.
Mais au-delà de ces tourments nocturnes se trouve un chemin vers la sérénité, une voie vers la libération de l’esprit des entraves de l’anxiété et des ruminations incessantes. J’ai longuement été à l’écoute de leur parole libératrice. Je les ai invités à se laisser aller dans l’environnement sécurisé de mon cabinet de psychothérapie. Je les ai écoutés sans les juger. J’ai peu à peu jalonné leur cheminent pour briser le cercle vicieux de leurs ruminations. Je les ai constamment invités à identifier des endroits et des moments où ils pouvaient construire leur sécurité psychique. Je les ai invités à prendre soin et à agir pas à pas, à leur rythme. Ce dernier est différent selon chacun et chacune. Les ruminations n’ont pas le même impact selon les personnes et pas non plus la même solution ou le même plan d’action.
Pour Marc, cela se traduisait par apprendre à lâcher prise sur ses soucis et ses responsabilités, trouvant la paix dans l’acceptation et la confiance en soi. Pour Emma, cela impliquait la pratique de techniques de relaxation et de gestion du stress, cultivant un état d’esprit calme et centré même dans les moments les plus turbulents. Et pour Jeanne, cela passait par la pratique de la gratitude , du pardon et de la pleine conscience, se concentrant sur le moment présent plutôt que de s’enliser dans les regrets du passé et les craintes de l’avenir.
Avec chacun d’eux, j’ai mis en place des exercices ou des mises en situation pour les aider à construire leur cocon de silence intérieur, de sécurité ontologique et apaiser durablement leur anxiété.
En fin de compte, la clé de la libération réside dans la reconnaissance et l’acceptation de nos pensées et de nos émotions, même les plus sombres et les plus dérangeantes. En apprenant à reconnaître nos « ruminations » pour ce qu’elles sont – des produits de notre esprit anxieux – nous pouvons commencer à les dissoudre et à retrouver la paix intérieure qui réside en nous. Si seulement nous pouvions nous accorder la permission de nous libérer de nos pensées tourmentées, nous pourrions alors trouver le repos et la tranquillité que nous recherchons si ardemment.
* Marc, Emma et Jeanne ont donné leur accord pour le récit d’une partie de leur histoire. Ce sont des prénoms d’emprunt pour garantir leur anonymat. Ils souhaitent donner confiance à ceux qui veulent apaiser leur anxiété et retrouver un silence intérieur.

À propos de l’auteur

Frédéric Makhlouf, praticien en psychothérapie, dédié à guider ceux qui souhaitent entamer un parcours de résilience. Mon approche bienveillante encourage chacun à explorer ses difficultés pour retrouver équilibre et vitalité. Prêt à franchir le premier pas? Je vous propose un appel d’écoute pour vous accompagner dans cette démarche.