Le burn-out est une épreuve difficile, mais ce n’est pas toujours la fin de l’histoire. De nombreuses personnes, comme Juliette, Coralie, et Jean-Marc, pensent avoir tourné la page après un premier burn-out, avant de faire face à une rechute en retournant à leur poste. Ce billet explore leur parcours pour comprendre pourquoi, malgré la volonté de s’en sortir, ils se retrouvent de nouveau épuisés. Peut-être y trouverez-vous aussi des pistes pour éviter de tomber dans ce piège.
*(Note : les personnages de Juliette, Coralie et Jean-Marc sont fictifs, mais leur vécu est inspiré par les histoires de nombreux patients que j’accompagne dans mon cabinet de psychothérapie.)*
Qu’est-ce qui déclenche le burn out ?
Le burn-out résulte souvent d’une accumulation de stress au travail. Plusieurs déclencheurs communs peuvent conduire à cet état :
– Surcharge de travail : des heures longues et intenses, avec peu ou pas de pauses pour récupérer.
– Manque de contrôle : l’impression de ne pas avoir la main sur ses responsabilités, ses horaires ou ses objectifs.
– Absence de soutien : se sentir isolé ou incompris dans son équipe ou auprès de ses supérieurs.
– Perfectionnisme : une exigence personnelle poussée à l’extrême, qui conduit à l’épuisement mental.
– Manque de reconnaissance : se donner à fond sans retour positif, sans gratitude, peut vite démotiver et user.
Ces déclencheurs, souvent combinés, finissent par déstabiliser même les plus résilients.
Les symptômes du burn out : un corps et un esprit épuisés
Un premier signe de burn-out est souvent la fatigue extrême, celle qui ne disparaît pas avec une bonne nuit de sommeil. À cela s’ajoute un sentiment de détachement vis-à-vis de son travail, une perte de motivation et de sens.
D’autres symptômes peuvent inclure des douleurs physiques comme des maux de tête ou des douleurs musculaires, des troubles du sommeil, une irritabilité accrue, et même un sentiment d’incompétence ou de culpabilité. Si vous vous sentez constamment épuisé émotionnellement et que le moindre effort semble insurmontable, ces signes doivent être pris au sérieux.
Le premier burn-out : un signal d’alerte
À 37 ans, Juliette, directrice commerciale, ne comptait plus les soirées passées à répondre à ses mails ou à préparer des dossiers pour le lendemain. Quand son médecin lui a annoncé qu’elle souffrait d’un burn-out, elle a pris un congé, persuadée qu’un peu de repos suffirait. Jean-Marc, 43 ans, cadre dans une entreprise de transport, et Coralie, 40 ans, infirmière, ont aussi vécu des burn outs similaires. Après avoir pris du recul et suivi les conseils de leur médecin, chacun d’eux a retrouvé la forme et a repris son poste, pensant que le plus dur était derrière eux.
Mais la reprise, sans ajustement profond, peut mener à une rechute. Ces trois parcours illustrent l’importance de repenser notre rapport au travail et de placer notre équilibre au centre de nos priorités.
La rechute : quand le corps tire une nouvelle sonnette d’alarme
Quelques mois après leur retour, les symptômes sont revenus, d’abord discrets, puis de plus en plus pressants. Juliette a recommencé à ressentir cette fatigue écrasante, Coralie a vu ses nuits se raccourcir et ses insomnies se multiplier, tandis que Jean-Marc a senti son humeur s’effriter et son énergie chuter. Tous trois ont compris que, cette fois, il ne s’agissait pas simplement de prendre un congé, mais d’examiner ce qui n’allait pas en profondeur.
La rechute est souvent un signal que l’on a tenté de reprendre là où on s’était arrêté, sans prendre en compte les besoins de repos et d’équilibre. Le corps, en nous imposant de nouveaux symptômes, rappelle l’importance de revoir nos priorités.
Retrouver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle
Juliette, Coralie et Jean-Marc ont tous eu un même constat : ils avaient laissé leur vie personnelle de côté, pensant que le succès professionnel valait tous les sacrifices. Mais à quel prix ? Après leur rechute, chacun a décidé de réintégrer des moments de pause et de retrouver un équilibre sain.
Juliette a commencé à fixer des limites claires : plus d’e-mails le soir, et des week-ends consacrés à elle-même et à ses amis. Coralie a renoué avec ses passions, se réservant une journée par semaine pour aller marcher ou lire, des moments essentiels pour se ressourcer. Quant à Jean-Marc, il a repris le sport, activité qu’il avait mise de côté, et a redécouvert le bien-être d’une vie équilibrée.
En travaillant à respecter cet équilibre, ils se sont rendu compte que la performance professionnelle dépend aussi de leur bien-être personnel.
Apprendre à dire non : la clé d’un équilibre durable
Tous trois ont également appris l’importance de dire « non ». Cela n’a pas été facile. Juliette, perfectionniste, craignait de décevoir. Coralie, dans le milieu hospitalier, avait toujours placé les autres avant elle-même. Jean-Marc, de son côté, s’imposait souvent des responsabilités supplémentaires pour se montrer indispensable.
Mais en apprenant à dire non, ils ont chacun retrouvé une certaine liberté. Dire non ne signifie pas se dérober, mais respecter ses propres limites. Pour eux, cela a représenté une avancée majeure dans la prévention d’une nouvelle rechute. S’ils disent non aujourd’hui, c’est pour être capables de dire oui à ce qui leur tient réellement à cœur.
Prendre soin de soi pour prendre soin de son avenir
L’histoire de Juliette, Coralie et Jean-Marc illustre un enjeu qui touche de nombreux travailleurs. Si vous vous reconnaissez dans leur parcours, prenez le temps de réfléchir à vos propres besoins. Réapprendre à prendre soin de soi, à écouter ses limites, et à respecter un équilibre entre vie privée et professionnelle est essentiel pour éviter le piège de la rechute.
Reprendre son poste après un burn-out peut être possible, mais seulement si vous redéfinissez vos priorités et vous accordez le droit de dire non.
À propos de l’auteur
Frédéric Makhlouf, praticien en psychothérapie, dédié à guider ceux qui souhaitent entamer un parcours de résilience. Mon approche bienveillante encourage chacun à explorer ses difficultés pour retrouver équilibre et vitalité. Prêt à franchir le premier pas? Je vous propose un appel d’écoute pour vous accompagner dans cette démarche.