Êtes-vous victime de l’anxiété de performance ?

L’anxiété de performance est un état de stress ou de nervosité ressenti lorsqu’une personne se sent évaluée ou jugée dans une situation où elle doit accomplir une tâche ou une performance, comme parler en public, passer un examen, ou réaliser une présentation. Cela peut entraîner une peur de l’échec et des symptômes physiques tels que des tremblements, des sueurs, ou des maux d’estomac.

J’accompagne régulièrement des personnes qui ont développé une anxiété de performance handicapante dans leur quotidien. Elle a tellement envahi leur vie qu’elles souffrent de manière profonde. J’irai plus loin que ma précédente définition de l’anxiété de performance en disant qu’une personne, qui souffre d’anxiété de performance, est souvent son pire adversaire. Elle a fini par se convaincre que sa vie et sa propre personne ne valaient que peu de choses sans atteindre ses objectifs. Elle veut constamment être meilleure, plus efficace. L’anxiété de performance peut aller jusqu’à s’imposer un bien-être en faisant du sport, du yoga, de la méditation. Cette personne est convaincue qu’elle doit même performer dans son bien-être. Cela en devient absurde pourtant de nombreuses personnes souffrent de cette anxiété de performance dans plusieurs  domaines de la vie.

Vouloir être constamment au top peut également aller jusqu’à provoquer un burn out, qui s’est largement nourri de l’anxiété de performance et du stress. Je pense notamment à Stéphane. Il m’a permis de raconter son histoire. J’ai seulement choisi un prénom d’emprunt par souci d’anonymat et pour protéger sa vie privée.

Stéphane a 29 ans. Il est directeur du marketing digital dans une start-up qui prone l’innovation et la révolution disruptive permanente. Stéphane est obsédé par le succès. Il aspire à créer un jour une start up qui deviendra une licorne hautement valorisée sur les marchés financiers. Passionné par les leaders de la Silicon Valley, il sacrifie sa vie personnelle pour son travail, mettant en péril sa santé mentale. Il ne s’en rend pas compte. Il est obsédé par sa performance. Il fait beaucoup de sport. Au lieu de l’aider, le sport est devenu une addiction. Il a commencé par faire du jogging. Mais cela ne lui a pas suffi. Il s’est lancé dans la compétition : marathon, trail, triathlon. Il ne s’arrête jamais. Il veut constamment être le meilleur en tout. Il surveille tout ce qu’il mange. Il ne boit que de l’eau. Il ne prend pas suffisamment de temps pour voir ses proches, amis et famille. Il consomme la gente féminine en volume grâce aux applications de rencontres. Il aime atteindre ses objectifs, tous ses objectifs. Mais tout change quand son dirigeant lui annonce qu’il doit le licencier. Stéphane tombe des nues. Deux semaines auparavant, le dirigeant de sa start up vantait son efficacité. Heureusement, Stéphane se fait rapidement débaucher par un concurrent. Mais il s’est mis à avoir peur d’être licencié de nouveau. Ressentir de l’anxiété quant à sa performance ne lui était encore jamais arrivé. Depuis quelques mois, il doute de lui. Il doute de tout. Il se sent de plus en plus anxieux. Sa quête de validation et de réussite le pousse à développer une anxiété de performance sévère.

Lors de notre première séance de thérapie, il parle vite et déballe tout. Il espère qu’il va se sentir mieux rapidement. Il a l’air pressé. Il respire vite et parle vite. Tout va très vite.

  • Stéphane : Je me réveille souvent en sueur. J’ai mal au ventre. J’ai parfois des crises d’angoisse. Je me sens épuisé, je suis constamment sous pression pour réussir. Je n’ai personne pour en parler. Mes parents, mon frère et mes amis me voient comme une machine de guerre, un mec sans failles. En même temps, c’est ce que je leur montre depuis que je suis gamin. Et là, je ne suis pas sûr qu’ils comprennent ce que je traverse. Je me sens seul, comme si personne ne comprenait vraiment ce que je traverse.
  • Moi : Je comprends, cela semble être une période très difficile pour vous. Il est important de reconnaître que vous faites de votre mieux et que votre valeur ne dépend pas uniquement de votre travail. Qu’est-ce qui vous permet de vous détendre ou de vous ressourcer en dehors du travail ?
  • Stéphane : Honnêtement, pas grand chose. Je fais beaucoup de sport. Peut-être trop avec toutes mes compétitions. Même le sport ne me permet plus de me ressourcer. Je me donne des objectifs dans tout ce que je fais. Cela devient pesant.
  • Moi : Est ce que vous prenez le temps de vous reposer, de voir des gens que vous aimez, d’aller au cinéma ou de faire des activités de détente avec eux ? Ou bien seul ? Est-ce que vous prenez le temps de prendre soin de vous ?
  • Stéphane : Je ne prends pas vraiment de temps pour tout ça. Je me sens coupable si je ne suis pas constamment productif. Je n’en peux plus. Je sens que je vais exploser en vol. Mais je n’arrive pas à trouver de paix intérieure… je n’arrive pas à me reposer. Je me sens mal, nul et j’ai le sentiment de passer à côté de ma vie. Je n’en peux plus d’être pris de crises de tétanie, d’avoir mal au ventre quand je suis au boulot ou dès que je parle de mon boulot à des amis ou à mes parents. Je me sens paumé. Ce n’est pas moi.
  • Moi : Selon ce que vous me racontez de votre histoire, il me semble normal de ressentir cela.

Stephane me parle des différents symptômes qu’il ressent à cause de son anxiété de performance : Tremblements, sueur, boule dans la gorge, ruminations et pensées envahissantes…

Les symptômes de l’anxiété de performance peuvent varier d’une personne à l’autre et selon la situation.

Voici quelques symptômes courants :

1. Symptômes physiques :

   – Sueurs excessives

   – Tremblements

   – Tension musculaire

   – Battements de cœur rapides ou irréguliers

   – Difficultés respiratoires

   – Nausées ou maux d’estomac

   – Bouche sèche

   – Migraines ou maux de tête

2. Symptômes émotionnels :

   – Nervosité ou anxiété excessive

   – Peur de l’échec

   – Sentiment d’impuissance

   – Pensées négatives ou catastrophiques

   – Irritabilité

   – Sensation d’être déconnecté de la réalité

3. Symptômes cognitifs :

   – Difficultés de concentration

   – Troubles de la mémoire

   – Pensées envahissantes liées à l’échec

   – Anticipation anxieuse de la performance à venir

4. Symptômes comportementaux :

   – Évitement des situations anxiogènes

   – Procrastination

   – Difficultés à prendre des décisions

   – Compulsions (comme se ronger les ongles ou tapoter)

Il est important de noter que ces symptômes peuvent varier en intensité et en durée, et qu’ils peuvent également être influencés par des facteurs tels que le niveau de stress général, les expériences passées et les mécanismes de gestion du stress de chaque individu.

Stéphane a passé quelques semaines dans mon cabinet de psychothérapie avant de donner un sens nouveau à sa vie. Il a relativisé sa quête de la performance. Il a compris que les objectifs étaient au service de sa vie et pas le contraire.

À propos de l’auteur

Frédéric Makhlouf, praticien en psychothérapie, dédié à guider ceux qui souhaitent entamer un parcours de résilience. Mon approche bienveillante encourage chacun à explorer ses difficultés pour retrouver équilibre et vitalité. Prêt à franchir le premier pas? Je vous propose un appel d’écoute pour vous accompagner dans cette démarche.